Soutenance de la thèse de M. Stéphane Ourigbale

Monsieur Koué Stéphane OURIGBALE, membre du C.R.D.H, soutiendra sa thèse le 22 novembre 2019, en salle des actes, Centre Panthéon.
« LES POUVOIRS DE LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES« 

Jury :

Monsieur Olivier DE FROUVILLE – Professeur des Universités (Université Paris 2), directeur de thèse

Monsieur Djedjro Francisco MELEDJE – Professeur des Universités (Université Houphouët-Boigny – Côte d’Ivoire), directeur de thèse

Madame Mihaela Anca AILINCAI – Professeur des Universités (Université Grenoble-Alpes), rapporteur

Monsieur Guillaume LE FLOCH – Professeur des Universités (Université de Rennes 1), rapporteur

Monsieur Laurent TRIGEAUD – Maître de Conférences HDR (Université Paris 2)

Les pouvoirs de protection de la Commission africaine suscitent diverses critiques en raison de son caractère non juridictionnel. Cependant, elle n’a cessé d’étendre son champ d’action et de renforcer ses pouvoirs de protection en dépit de la création d’une Cour africaine. L’analyse des facteurs de la montée en puissance de cet organe de contrôle a mis en évidence une double dynamique résultant de ses rapports avec les États et de ses interactions avec d’autres acteurs du système africain. Une première dynamique a favorisé la construction de pouvoirs propres à la Commission africaine par une opérationnalisation de sa fonction consultative et une « juridictionnalisation » de sa fonction contentieuse. Une seconde dynamique a consisté en une reconstruction des pouvoirs des États autour de l’idée de l’intangibilité des droits de l’Homme et un rééquilibrage des obligations et des droits des différents acteurs du système africain de protection des droits de l’Homme. Il a été ainsi démontré que la Commission africaine a su s’émanciper de certaines restrictions structurelles et normatives afin de donner l’efficacité nécessaire à sa mission de protection des droits de l’Homme en Afrique. De ce fait, elle demeure le principal organe de sauvegarde susceptible de renforcer l’efficacité du système africain dans une optique complémentaire avec l’action des autres mécanismes. En réalité, l’efficacité de la protection des droits de l’Homme résulte moins de la nature juridictionnelle de l’organe de contrôle ou du caractère contraignant des instruments en vigueur que de la pratique des acteurs du système et de leur capacité à respecter les droits protégés.